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Moitié gauche: un rond blanc sur une texture bleue. Moitié droite: l’affiche du film. Le rugbyman rentre de face sur le terrain en tenant 2 enfants par les mains

Interview de Pierre-Antoine Caplan :

dans la peau d’un romancier qui intrigue.

Si le CTEB s’attache à lorgner tous les horizons littéraires, nous regardons aussi sur nos terres les richesses de nos « producteurs » de livres locaux. A l’heure du confinement et « des circuits courts », nous sommes fiers de promouvoir les talents de notre région Toulousaine. Aujourd’hui, interview de Pierre-Antoine Caplan pour son premier livre « Kandar, n’oublie pas la nuit ». Quand ville rose rime avec polar noir…

Bonjour Pierre-Antoine.

 « Kandar, n’oublie pas la nuit » est votre 1er livre. Qu’est-ce qui vous a poussé à devenir romancier ?

– J’ai toujours eu le plaisir d’écrire. Dès l’âge de 11 ans, je passais beaucoup de temps à écrire des nouvelles basées sur un duo de personnages de roman policier. Mes seuls lecteurs de l’époque étaient alors mes parents et mes frères. Ils étaient probablement indulgents car mon écriture manuscrite de l’époque n’était pas des plus simples à déchiffrer ! Mais écrire était alors déjà un moyen de voyager et de m’inventer des mondes. Plus tard, j’ai poursuivi l’écriture au travers de la presse étudiante, mais cela n’était plus suffisant, et à l’aube de mes quarante ans j’ai souhaité enfin me consacrer à l’écriture d’un premier ouvrage plus conséquent.

 Comment s’est passée cette première expérience ?

-Écrire demande du temps, un contexte inspirant et des heures savoureuses où on permet à son esprit de voyager. Pour débuter cela, pour m’extraire de mon quotidien, de ma vie de famille trépidante et de ma vie professionnelle soutenue, j’ai choisi de m’envoler seul quelques jours dans les landes désertes d’Irlande, dans les collines des monts Wiclows à une heure de Dublin. Avec pour seul bagage mon ordinateur, 3 chemises et surtout une furieuse envie d’écrire une histoire. J’ai déniché un logement isolé, à 2 km en vélo d’un joli pub fort attrayant. La grande aventure pouvait commencer, l’esprit pouvait se libérer. Des heures d’écriture, des heures de ballades dans les collines et bien sûr quelques pintes de bonne bière brune pour un cocktail de vie et d’inspiration. De retour à Toulouse, elle allait durer un peu plus d’un an jusqu’à offrir à mon premier cercle de lecteur et d’amis une première version de « Kandar, n’oublie pas la nuit ». Quelques mois plus tard, l’ouvrage était terminé. Un voyage intense de presque 2 ans avec mes personnages s’achevait. Il était temps de leur rendre leur liberté et de les offrir à mes lecteurs.

 Votre livre, un thriller policier, ménage un suspense très bien construit et qui tient en haleine à chaque page. Savoir narrer le suspense pour vous c’est une qualité propre où cela s’apprend ? Quels en sont ses leviers pour vous ?

– En effet, les romans « page turner » où le suspens de la fin de page nous oblige à tourner les pages de plus en plus vite sont des exemples qui guident l’écriture de tous les romanciers de thrillers. Le maître des maîtres restant en la matière pour moi Stephen King, dont le style abouti et la maîtrise parfaite de l’intrigue s’unissent pour s’épouser de façon très souvent grandiose. L’essentiel dans l’écriture d’un roman, et en particulier d’un roman de suspens reste de se poser dès le début la question du « ou est-ce que je vais ? Et est-ce que cela valait le coup d’être écrit pour arriver à cette fin ? » L’improvisation n’est pas conseillée dans une écriture de roman à suspens et l’intrigue doit être construite en amont de façon assez précise (D’autant plus, dans « Kandar, n’oublie pas la nuit » où elle suit dès le départ 3 histoires parallèles appelées à se croiser.)

L’intrigue se base sur un passé qui rattrape ses protagonistes. Comme si les conséquences de nos actes produisaient des engrenages qui reviennent sans cesse jusqu’à être regardés, assumés et dénoués ? Ça renvoie sur les souvenirs interdits, le déni, la lâcheté qui sont parfois une protection nécessaire et temporaire non ?

– Chacun a des histoires qu’il préfère enfouir bien profondément pour continuer à regarder plus facilement vers demain. Avec différents niveaux de lâcheté, de déni ou de remords, mais c’est bien sûr un sentiment très humain qui permet d’avancer. Les héros du livre pensaient avoir gommé de leur esprit quelques mauvais cauchemars mais la vie réserve souvent des surprises et finit parfois par nous mettre devant nos responsabilités… et le bouclier de l’oubli et du déni n’est pas toujours aussi solide que l’on peut l’imaginer.

L’histoire se situent aux quatre coins du monde (Californie, japon, France, Indonésie). Pour être un bon écrivain, faut-il immanquablement être un voyageur et être allé sur place ?

– J’ai eu la chance de parcourir plusieurs régions du monde et de m’imprégner de différentes cultures. En particulier des cultures nippones, américaines et même d’Asie du Sud-Est, régions très présentes dans l’ouvrage. Donc oui ces expériences de voyages m’ont permis de dessiner des tableaux par petites touches de couleurs et de senteurs que j’ai voulu retranscrire dans des passages du livre. Voyages, rêves et inspiration sont intimement liés pour moi. J’ai aimé écrire une histoire qui traverse les lieux et le temps, un peu à l’image de mes personnages qui semblent parfois un peu perdus en eux-mêmes et qui ne savent plus dans quelle temporalité ou quel espace ils se trouvent.

Votre style d’écriture en quelques mots ?

– J’aime la langue soignée, bien écrite, toute en rondeur. Cependant, il est difficile dans un premier roman de conserver un style uniforme quelque soit le type d’action décrite. Je sais que j’ai progressé dans mon style d’écriture lors de ce premier ouvrage, et je compte bien mettre à profit mes acquis très bientôt pour un nouvel ouvrage.

 Les auteurs qui vous inspirent ?

– Sans beaucoup d’hésitation, Stephen King bien sûr, mais également les romanciers qui font voyager leurs intrigues comme Jean-Christophe Grangé.

Maintenant adapté en braille, votre roman va pouvoir intriguer et même faire peur à votre (nouveau) lectorat non-voyant, en parcourant votre livre de la pulpe des doigts? Souhaitez-vous en dire quelque chose ?

J’avoue ne pas avoir eu l’occasion de parler littérature avec un lectorat non-voyant. Je suis ravi de cette nouvelle étape pour mon livre et je suis très impatient de pouvoir partager les premières impressions de lecteur en braille. L’histoire est une invitation au voyage, mais surtout au voyage des sens. Les effluves de vieux vin dans un foudre de chêne vont se mêler aux embruns salés sur une jonque sur les mers du Sud ou encore à la saveur acre de la terre humide de Californie. À chacun de s’emparer de sa façon de voir le monde et faire voyager son esprit.

Allez-vous écrire un deuxième livre ? Des projets dans ce domaine ?

– Oui, j’envisage bien sûr un deuxième roman. Même si mon engagement d’élu local me laisse actuellement peu de temps, je souhaite bien retrouver le temps de l’écriture. Les histoires à imaginer ne manquent pas, il suffit de leur laisser l’opportunité de grandir…

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Kandar, n’oublie pas la nuit

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